Aujourd'hui je veux partager avec vous un secret que personne ne vous révèle, que les professionnels de la généalogie gardent jalousement pour eux, que les livres n'évoquent jamais. Ce secret concerne les recherches à Paris mais il vous intéresse même si vous faites des recherches ailleurs...

Vous savez sans doute qu'à Paris les registres paroissiaux de l'ancien régime et ceux d'état civil jusqu'en 1859 ont brûlé lors de l'incendie de la Commune. Après ce tragique évènement, on a demandé aux Parisiens d'apporter les copies d'actes qu'ils avaient chez eux (civils ou religieux) pour reconstituer l'état civil. On a également sollicité les notaires pour qu'ils exhument de leurs archives des actes qui leur avaient été fournis pour dresser un contrat de mariage, un inventaire après décès ou une attestation de notoriété. C'est comme cela que les fameux « actes reconstitués » ont été établis.

Alors, vous commencez peut-être à comprendre quel est ce fameux secret que je veux vous révéler...

Lorsque l'on retrouve un acte reconstitué, on regrette parfois qu'il soit très succinct mais en regardant bien, on va souvent observer qu'il indique la référence au document d'origine qui a servi à le rétablir. Et, tout d'un coup, c'est une perspective très optimiste qui s'ouvre au généalogiste : retrouver les actes d'où proviennent les informations pour décrocher le gros lot en trouvant une quantité impressionnante d'informations complémentaires.

Pour prendre un exemple concret, j'ai retrouvé le décès de Jean François Laurençot datant de 1815 (voir image ci-dessous). En tête de celui-ci, il apparaît qu'il a été reconstitué en 1872 grâce à Maître Meunié, notaire à Paris. En effet, celui-ci avait fourni un acte de notoriété reçu par un de ses prédécesseurs dans l'étude 27, Maître Cousin, le 4 mars 1856.

Après avoir intégré tous les détails de l'acte de décès reconstitué, j'ai identifié le notaire indiqué, Jean Adrien Cousin, et je suis allé consulter ses archives de mars 1856 conservées au Minutier central sous la cote MC/ET/XXVII/816. C'est ainsi que j'ai découvert que ce fameux acte de notoriété avait été dressé pour régler une succession familiale. Et à cette occasion, le notaire a tracé un panorama complet des enfants et petits-enfants de Jean François Laurençot, sans oublier les enfants que sa femme eut avec son second mari, y compris les enfants morts en bas-âge ou célibataires... Tous les actes sont là, pour chacun, dans le dossier de notoriété, me permettant de reconstituer la famille avec fiabilité bien au-delà du simple décès de Jean François Laurençot.

C'est le fil qui me permet ensuite de dérouler la pelote... Effectuer des recherches sur la descendance pour mieux connaître la parentèle et trouver de nouveaux indices pour remonter l'ascendance.

Alors n'oubliez pas : la mention d'origine des informations est essentielle pour aller au-delà des actes reconstitués. Quand vous retrouvez un tel acte, que ce soit à Paris ou ailleurs, recherchez toujours la source qui a permis de le rétablir : elle vous apportera d'innombrables informations dont vous ne soupçonniez même pas l'existence.

Voilà le secret de Pro que je voulais partager avec vous. Faites-en bon usage !