Les registres paroissiaux d’Échilleuses, dans le Loiret, sont riches d’anecdotes sur la vie quotidienne. Je vous ai raconté, il y a peu, comment le curé était pointilleux sur le paiement de ce qui lui était dû, même auprès d’une famille décimée.

Aujourd’hui c’est l’histoire d’un incendie qui a retenu mon attention. Dans la sécheresse de l’été 1738, le feu détruisit plusieurs bâtiments et de nombreux autres biens dans la paroisse. Mais il aurait pu causer en plus la mort de Madeleine Petit qui avait été enfermée dans sa cave par son voisin Sébastien Broussard...

Je vous invite à découvrir ce texte original et sa transcription :

  1. Ce 12 aoust de la présente année (1738) à deux heures après midy
  2. le temps chaud, et serein un vent doux souflant du côté
  3. de Givraine, sans pluie depuis le 4 juillet est arrivée
  4. une incendie qui a consommé le butin de quarante deux
  5. ménage les personnes inhumé de l’autre part le 13 du mois
  6. mort dans cet accident, le feu a été causé par la femme
  7. de Charles Branche qui cuisoit pour le public, laquelle
  8. ayant apporté au pied d’un desd(its) bâtimens les cendres chaudes
  9. du four, lesdites cendres ont pris ausd(it)s bâtimens, et
  10. se sont communiqués au voisinage, il a été brûlé dans lad(ite)
  11. incendie plus de 3 000 nombre de gerbe de bled, près de 1 200 nombre
  12. de sainfoin, et beaucoup d’herbe de safran et autres
  13. fourage, six vaches, quelque veau et port. Ce qui est remarquable
  14. c’est q(ue) Madelaine Petit femme de Pierre Tiercelin s’estant trouvée
  15. enfermée dans sa cave par Sébastien Boussard son voisin, elle
  16. y a resté six h(eures) exposée à la fumée qui la pensé étouffer, elle a été
  17. plus de 15 h(eures) sans connoissance, il ne luy falloit pas un instant
  18. pour perdre la vie, elle l’eut perdu sans les bons secours.
  19.                            Chevillard
  20.                            curé

Vous pouvez retrouver le registre original numérisé sur le site des Archives départementales du Loiret.