En 1696, Louis Debourges notaire à Boussac, dans la Creuse, intègre une feuille volante à sa liasse annuelle des actes qu’il a rédigés.
On ne saura sans doute jamais qui y a écrit des lignes. Sans doute plusieurs personnes d’ailleurs, pas une seule, car plusieurs écritures cohabitent. Leur point commun : une orthographe aussi approximative que la grammaire !
La première ligne se décrypte phonétiquement : « Louis Debourges qui et bon garsont qui menge bien la sope a lonioun », ainsi, vous l’avez compris Louis Debourges est un bon garçon qui mange bien la soupe à l’oignon » !
La deuxième ligne, d’une écriture différente, comporte moins de fautes mais n’en est pas exempte non plus : « Louis Debourges qui est bon garson quant il dor ».
Les 4 lignes suivantes semblent d’une troisième écriture mais parlent toujours du notaire et d’autres membres de la famille : « Louis Debourges qui es bon garson quant il dor, Anes Debourges qui es bone filie qan ele dor, Gilberte Debourges qui et bone filie quan ele dor, Louis… ». Avec de nombreuses lettres parasites au milieu des autres.
Et ainsi de suite, quatre autres lignes qui reprennent les mêmes rengaines… Ce dont on est sûr, c’est que Louis Debourges est un bon garçon. Mais qui a écrit tout cela et pourquoi la page s’est retrouvée dans la liasse conservée désormais pour l’éternité ? Certainement pas le notaire qui écrivait bien mieux et ne faisait pas de fautes.
Alors... le mystère reste entier…
Source : Archives de la Creuse – 6E 20852