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Challenge A-Z 2015

M comme Main

Pour protéger les registres anciens, il y a maintenant bien longtemps que nous n'avons plus accès aux originaux mais à des microfilms ou des images numériques.

Je suis nostalgique de cette époque où nous avions le contact avec le papier et où je pouvais poser ma main là où mes ancêtres avaient posé la leur.

En effet, lorsqu'ils ont signé leur acte de mariage, par exemple, on peut imaginer qu'ils ont appuyé leur main sur la feuille.

Et quand mes doigts se posaient, quelques siècles plus tard, sur la même feuille, j'avais l'impression d'entrer en contact physique avec mes ancêtres.

N comme Naturel

Nous avons tous dans notre arbre au moins un enfant naturel.

Plus rare est le cas de mes ancêtres Dominique Gueneau et Marguerite Pingat : ils n'ont jamais été mariés mais eurent deux enfants ensemble, Juste en 1779 et Pierre en 1783.

Dominique aura même un petit Claude avec une autre femme, en 1785.

Quelle était leur vie ? Mystère...

Mystère également autour de leurs décès, tous les deux à 33 ans : dans les deux actes le curé a indiqué « de mort subite » alors qu'il ne précise jamais la raison de la mort pour les autres défunts...

O comme Obiit

La mention marginale « obiit » échappe parfois aux généalogistes débutants.

Elle est inscrite occasionnellement en marge d'un baptême lorsque l'enfant est décédé en très bas-âge.

Obiit, en latin, est la contraction de « obivit » signifiant « il est mort ».

Comme les actes de sépultures n'étaient pas obligatoires pour les jeunes enfants, c'est généralement la seule trace de leur rapide passage sur terre.

En étant attentif à cette mention discrète, parfois suivie de la date exacte du décès (souvent en latin également), on évite des confusions entre deux frères ou deux soeurs prénommées de la même manière !

P comme Particule

La connaissance et la maîtrise de la particule sont des apanages des généalogistes.

Pour le commun des mortels, un nom à particule est synonyme de noblesse.

Pourtant, les généalogistes le savent bien, la majeure partie des noms « à particule » désigne de nobles familles...ordinaires !

Dans la plupart des cas, et notamment dans les temps anciens, la particule d'un nom évoque un toponyme, lieu d'où était originaire la famille.

Parfois elle est une simple habitude du curé, rédacteur des actes, qui distribue du « de » allègrement et... aléatoirement.

Les généalogistes doivent aujourd'hui contribuer à faire connaître cette vérité.

Q comme Quadrichromie

La scène se passe à Aignay-le-Duc, dans la Côte-d'Or.

Environ 110 ans séparent ces deux photos.

Sur celle de gauche, derrière la petite fille, mon arrière-grand-père pose au milieu de l'escalier.

J'ai peu de photos, trois tout au plus, de cet homme né en 1846 et mort en 1911.

L'image est pour moi une très belle composition d'un groupe de famille.

La main sur le pommeau, le frère de ma grand-mère est très fier d'être facteur rural.

Rien n'a changé et tout a changé à la fois.

Tous les personnages sont morts...

La maison est intacte...

La quadrichromie est arrivée...

R comme Réception

Les sages-femmes n'étaient pas de simples accoucheuses, elles avaient aussi pour mission d'ondoyer les enfants trop chétifs.

Aussi, elles devaient prêter serment et faisaient l'objet d'une réception, comme ici à Saint-Seine-l'Abbaye (actuelle Côte-d'Or) :

« L'an 1745, le 14 février, je soussigné prêtre déclare avoir reçu Margueritte Arthaud demeurante à Cheneroilles et Angélique Culmel de Vaux pour assister les femmes en couche, après avoir pris d'elles le serment requis en tel cas. Lesquelles ont déclaré ne savoir signer ; ès présence de Louis Petitot, recteur d'école de Vaux, et d'Edme Banier, charron audit Vaux, qui se sont soussignés avec moi. »

S comme Soulagement

« Cette année a été tout à fait singulière pour les saisons. Depuis le 20 janvier jusqu'au 27 février il y a eu des neiges 3 pieds d'épais et il a fait des froids excessifs. On a donné partout du soulagement aux pauvres par ordre du gouvernement et pendant un mois j'ai nourri et chauffé dans ma chambre 27 à 28 petits pauvres de la paroisse qui auraient langui chez eux. Malgré cela l'année n'a pas été mauvaise. Il y a eu assez de blé, peu de gerbes, mais elles rendaient beaucoup. »

[La Chapelle-la-Reine, actuel département de Seine-et-Marne, 1784].

T comme Tolérance

L'histoire religieuse française a notamment été marquée par la saint Barthélémy 1572, épisode tragique des guerres de religion qui ensanglantèrent le pays.

Vingt-six ans plus tard, l'édit de tolérance dit « Édit de Nantes » accordait aux protestants des droits cultuels, civils et politiques.

J'ai pu vérifier que ce texte royal n'était pas resté un voeu pieux puisque même dans les registres de Turenne (actuelle Corrèze), au baptême catholique de Marguerite de Chanons le 23 octobre 1606, sont parrain et marraine deux protestants : Jean Dilihou et Marguerite La Coste...

Une belle preuve de paisible cohabitation et de tolérance !

U comme Usage

Qu'est ce qui décide un homme ou une femme de choisir pour sa vie un prénom différent de celui de sa naissance ?

Entre prénom de baptême et d'usage il y a parfois un grand écart.

Prénoms identiques des enfants d'une fratrie, besoin de différencier les homonymes dans une même paroisse... nous ne connaîtrons jamais les véritables raisons qui poussent un ancêtre à porter un prénom qui n'est pas celui de sa naissance.

En 1733, c'est clair pour Marguerite : elle s'appelait Angélique à sa naissance.

Pourtant il semblerait que le prénom Angélique soit plus différenciant que celui de Marguerite...

V comme Voyage

Il n'y a pas si longtemps, moins de deux siècles, pour voyager à l'intérieur de notre pays, il fallait un indispensable passeport...

Ainsi, afin de « circuler librement » d'Avesnières (Mayenne) à La Guerche (Ille-et-Villaine), soit 40 kilomètres seulement en ligne droite, un passeport de l'intérieur était indispensable à Charles Fournier en 1809...

Conscrit de l'an XIII (soit 1804-1805), cet homme était natif du Puy-de-Dôme et avait parcouru une distance bien supérieure pour venir là où il travaillait.

Mais, police oblige, ce passeport, ce visa, était nécessaire pour que ce charpentier de marine puisse atteindre sans encombres sa destination finale...

W comme Who are you?

Le 5 juillet 1736, à Montigné-le-Brillant, Mayenne, « est née et a été baptisée le même jour par moi curé soussigné, Anne Jeanne, fille d'une étrangère dont on n'a pu savoir le nom à cause de son langage inconnu. A été parrain Maître Pierre Fournier, notaire à L'Huisserie, et marraine Anne Joelier, qui ont parlé à la mère dudit enfant et ont déclaré n'avoir pu en savoir ni le nom ni la patrie. »

Qu'a pu devenir cette petite fille à laquelle les registres paroissiaux donnent un acte de baptême, mais dont l'histoire ne retiendra jamais qui elle est ?

X comme X

Au fil des registres paroissiaux, il n'est pas rare de rencontrer des omissions dans les actes, nous avons tous rencontré des centaines de cas.

Mais il faut quand même être sacrément distrait pour omettre... le nom des mariés !

C'est pourtant ce qui arriva le 1er juillet 1680 à Parnac (actuel département du Lot) où le prêtre réussit le tour de force de rédiger un acte de 18 lignes, avec force détails sur les bans et les attestations du curé de la paroisse d'où vient l'un des époux... mais oublie purement et simplement de dire qui il a marié !

Y comme Yeux

C'est dans les yeux que tout se passe...

J'aime particulièrement cette photo de Nicolas II, tsar de toutes les Russies (1868-1918), et George V, roi d'Angleterre (1865-1936).

Ils étaient cousins germains, petits-fils de la reine Victoria et régnaient à eux deux sur un territoire immense.

Chaque photo qui montre Nicolas et George prouve cette troublante ressemblance qui passe par leurs yeux.

Oublions l'uniforme et la barbe, concentrons-nous sur leur regard, bleu, clair, profond et lointain.

Et, à l'instant immortalisé du cliché, dans les yeux de George et Nicolas nous pouvons tout lire, y compris cet indéfectible lien de la parenté...

Z comme Zorobabel

Zorobabel est une des figures de l'Ancien Testament.

Petit-fils du roi Joachin, il devint au VIe siècle av. J.-C. le gouverneur de la province perse de Judée, c'est-à-dire le chef du peuple juif et engagea la construction du Second Temple de Jérusalem.

Comment ce prénom peut-il se retrouver donné au baptême d'un nouveau-né de Montoillot, dans l'actuelle Côte-d'Or, en 1624 ?

Tout ce que l'acte nous apprend, c'est que son parrain porte le même prénom, ce qui reporte la question juste une génération plus loin...

Quel poids l'Ancien Testament avait-il dans la liturgie de l'époque ?

La question reste entière.

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